SUR LA DISTINCTION DES TEMPÊTES D' AVEC LES ORAGES, LES OURAGANS, etc.
Et sur le caractère du vent désastreux du 18 brumaire
an 9.
Lu à l'Institut national le 11 frimaire an 9, par LAMARCK.
Je ne me propose pas dans ce mémoire de traiter de la théorie particulière, soit
des orages, soit des tempêtes. A cet égard, j'ai quelques idées qui me sont
propres, qu'il pourra être utile de faire connoître, et que je destine à faire
partie d'un ouvrage spécial sur la théorie générale de l'atmosphère, dont je
m'occupe depuis près de 30 années.
Ici, en rappelant les faits observés, j'ai seulement pour objet d'établir une
distinction précise entre une tempête et un orage considéré dans toutes ses
modifications ; afin qu'à l'avenir on ne confonde point ces deux phénomènes
météorologiques, lorsqu'on y rapporte quelques faits qui tiennent de l'un ou de
l’autre.
Je ne connois aucun ouvrage dans lequel cette distinction soit clairement
exposée. Aussi a-t-on assez généralement l'habitude de regarder les tempêtes,
les ouragans, les grains, les orages proprement dits, comme des phénomènes du
même ordre, et qui ne sont que des modifications les unes, des autres.
Beaucoup de personnes, par exemple, ont donné le nom d'ouragan au phénomène
météorologique et désastreux du 18 brumaire dernier. Je vais essayer de faire
voir qu'elles se sont trompées à cet égard ; et comme il importe pour les
progrès de nos connoissances météorologiques de jetter quelque jour sur la
nature de ce phénomène violent, au lieu de s'en tenir simplement à donner des
détails sur ses suites désastreuses, comme on l’a
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